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Profonde mutation de l'agriculture dans le Sud en 2021
Agriculture désert Algérie - Ph : DR

Une profonde mutation de l’agriculture dans le Sud en 2021

Profonde mutation de l’agriculture dans le Sud en 2021.

L’Agriculture dans le sud du pays aura connu en 2021 une profonde mutation, marquée par la création d’un office de développement de l’agriculture saharienne et le lancement du recensement général de l’agriculture, avec Ghardaia comme wilaya pilote.

Un Office chargé du développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS) a été mis en place par les pouvoirs publics durant l’année 2021, dans la perspective d’assurer la sécurité alimentaire, notamment en matière de cultures stratégiques intensives (céréaliculture, aliment de bétail, maïsiculture,) et encourager l’investissement.

Cet Office s’inscrit dans le cadre d’une stratégie visant à lutter contre la bureaucratie et permettre aux investisseurs potentiels dans le domaine du développement des cultures stratégiques de surmonter les entraves portant sur l’accès au foncier agricole, en utilisant des moyens de production modernes sur de grandes surfaces.

Créé par décret exécutif N 20-265 du 22 septembre 2020 (JO N 57), en application de la décision du Président de la République concernant la mise en place d’un Office de l’agriculture saharienne pour le développement de l’agriculture industrielle (ODAS), cette institution a pour mission la facilitation et la promotion de l’investissement agricole et agro-industriel par la mise en valeur des terres sahariennes, la gestion rationnelle du foncier, l’accompagnement des porteurs de projets intégrés et la synergie entre les différentes administrations en lien avec l’investissement agricole (Agriculture, Ressources en eau, Energie, Finances) et lutter contre les contraintes bureaucratiques.

Placé sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, l’ODAS est l’instrument de mise en œuvre de la politique nationale de promotion et de développement des cultures industrielles dites stratégiques, qui sont destinées à la transformation pour réduire les importations et consolider la sécurité alimentaire du pays.

Pas moins de 78.000 hectares ont été attribués dans le Grand sud depuis la création de cet office au début de l’année 2021, a affirmé à l’APS le directeur général de l’ODAS, Slimane Hannachi.

Cette superficie globale est répartie sur sept (7) périmètres situés dans cinq wilayas du sud (Adrar, Timimoun, El-Menea, Ouargla et Illizi), a détaillé le directeur de l’ODAS, précisant que l’Office a validé 139 projets d’investissement consacrés exclusivement aux cultures stratégiques et à l’agroalimentaire, notamment dans la céréaliculture et les semences.

La place de choix accordée aux cultures stratégiques est motivée par la volonté de créer des pôles agricoles destinés à l’agriculture intensive dans le sud, riche en ressources hydriques, pour assurer la sécurité alimentaire et réduire la facture de l’importation, lesquels devraient être renforcés par des activités agroalimentaires de transformation et de conservation, créatrices d’emplois, a expliqué M.Hannachi.

L’ODAS a également pour objectif d’accompagner les investisseurs, non seulement pour l’acquisition du foncier agricole mais aussi pour l’accroissement de la production agricole classée « stratégique », par le suivi des itinéraires techniques d’optimisation du processus de production et d’économie de l’eau, ainsi que la transformation agro-industrielle.

Il vise à lutter contre la bureaucratie et permettre aux investisseurs potentiels dans le domaine du développement des cultures stratégiques de surmonter les entraves portant sur l’accès au foncier agricole en utilisant des moyens de production modernes sur des grandes surfaces et renforcer la gestion moderne et la bonne gouvernance.

La culture des céréales sous-pivots a enregistré « une grande avancée » dans le sud du pays, particulièrement dans la wilaya d’El-Menea à la faveur de projets initiés suite à une sensibilisation permanente sur l’importance de la filière stratégique de la céréaliculture et la mise en valeur de nouveaux périmètres agricoles, a expliqué, de son côté, le Directeur des services agricoles d’El-Menea, Youcef Mesbah.

L’investissement concret constitue l’axe névralgique d’une relance durable et inclusive du secteur agricole pour assurer un développement agricole durable, a ajouté le même responsable en signalant que la céréaliculture a enregistré « une grande avancée », à la faveur des projets réalisés qui a permis notamment le renforcement de la mécanisation, l’utilisation de semences sélectionnées et l’augmentation des rendements.

L’année 2021 aura été marquée également, dans la wilaya de Ghardaïa, par le lancement de l’opération de recensement général de l’agriculture (RGA) comme « wilaya pilote », pour tester la mise en œuvre d’une application numérique du recensement, selon une approche modulaire (version Soft) préconisée par l’’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Lancée en mars dernier à Ghardaïa, cette opération de recensement national des exploitations agricoles et d’élevage a connu un répit imposé notamment par la pandémie du Coronavirus.

L’opération de recensement s’appuie sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) et une application numérique de collecte d’informations sur le secteur agricole dans toutes les phases de recensement telles que l’utilisation de dispositifs de géo-référencement, y compris les systèmes de positionnement global (GPS) et les systèmes d’information géographique (SIG), ainsi que les tablettes et ordinateurs portables, a expliqué Khaled Djebrit, l’ingénieur en chef chargé des statistiques à la DSA de Ghardaia.

La réalisation de ce recensement agricole constitue une étape cruciale pour les pouvoirs publics afin de mettre en œuvre une politique de développement agricole et rurale basée sur des données fiables.

Des données permettant de connaitre le nombre et la taille des exploitations, l’utilisation des terres, les superficies cultivées, l’intensité des cultures, les installations d’irrigation, l’utilisation des intrants agricoles, le cheptel, ainsi que les données démographiques sur les agriculteurs et l’emploi, a-t-il expliqué.

L’Etat déploie plusieurs efforts pour faire face aux enjeux et maintenir le dynamisme du secteur agricole tourné vers l’autosuffisance et les besoins de l’économie et de la société, et il est important de transformer les différentes structures sociétales économiques productives, en vue d’accompagner l’investissement agricole intensif pour repartir sur des bases solides et bâtir un futur prospère plein de perspectives pour l’agriculture algérienne dans le sud, estiment des partenaires du secteur.

APS
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