Après une année marquée par une sécheresse implacable, la région de Tiaret a enfin accueilli des pluies tant attendues. Ce retour salvateur des précipitations a apporté avec lui une bouffée d’oxygène pour l’environnement, mais également des défis inattendus pour l’économie locale.
Le barrage de Bakhadda, véritable poumon hydraulique de la région, est en pleine régénération. Selon les informations fournies par la Direction de l’hydraulique et des ressources en eau (DHW), sa capacité a récemment dépassé le seuil d’un million de mètres cubes grâce aux dernières averses. Cette progression est cruciale pour l’approvisionnement en eau d’une région qui avait vu ses réserves s’amenuiser dangereusement au fil des mois de sécheresse. Un cadre de la DHW s’est félicité de cette évolution, soulignant l’importance de ce barrage pour la gestion de l’eau dans la région de Tiaret.
Cependant, si ces pluies sont synonymes de renouveau pour les réserves en eau, elles ont également provoqué des dégâts considérables, notamment dans la région de Medrissa. Des inondations ont frappé plusieurs exploitations agricoles, avec pour conséquence la destruction de milliers de quintaux de pommes de terre et d’oignons. Pour de nombreux agriculteurs, ces pertes sont un coup dur après une année déjà difficile. Les voix se sont rapidement élevées pour demander des dédommagements aux autorités, afin de compenser les lourdes pertes financières.
Un avis plus critique a été exprimé par le représentant local de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) à Tiaret. Ce dernier a pointé du doigt la responsabilité des agriculteurs eux-mêmes dans ces pertes. Selon lui, ils auraient dû écouler leurs récoltes sur les marchés ou les conserver dans des chambres froides, au lieu de laisser les produits sur le terrain, espérant une meilleure saison. Cette mauvaise gestion aurait contribué à aggraver les dommages causés par les intempéries.
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Ainsi, alors que la région de Tiaret se réjouit du retour des pluies, ces événements mettent en lumière l’importance de la gestion des ressources naturelles et agricoles. La régénération des réserves en eau est une excellente nouvelle pour la durabilité future de la région, mais elle s’accompagne de nouveaux défis, notamment la nécessité d’adapter les pratiques agricoles pour faire face à un climat de plus en plus imprévisible. En tirant les leçons de ces événements, les agriculteurs pourront mieux se prémunir contre les risques futurs et garantir la pérennité de leurs exploitations.
Dans ce contexte, il semble essentiel que les autorités et les agriculteurs travaillent de concert pour développer des stratégies de gestion efficaces, tant pour l’eau que pour les cultures, afin de concilier les bienfaits des pluies et les risques qu’elles peuvent également engendrer.