Le grand Sud de l’Algérie est en train de devenir une nouvelle Californie. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a annoncé le lancement d’une troisième opération de distribution de terres agricoles destinées aux investisseurs intéressés par les cultures stratégiques à travers les wilayas du Sud. Cette nouvelle assiette foncière couvre une superficie globale de 227.483 hectares, répartie sur 40 périmètres dans 8 wilayas.
Les wilayas concernées sont Adrar, Ouargla, Timimoun, Touggourt, El Menia, Djanet, Illizi et Laghouat. Les investisseurs intéressés seront bientôt invités à soumettre leur candidature via une plateforme numérique.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’objectif fixé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d’un million d’hectares cultivés dans le Sahara d’ici la fin de l’année prochaine. Depuis son élection en décembre 2019, le président a fait de l’agriculture saharienne l’une de ses grandes priorités. Il avait d’ailleurs dédié tout un département ministériel à cette cause.
Les expériences réussies d’El Oued et d’Adrar ont conforté le président dans sa logique. Depuis quelques années, ces régions, autrefois désertiques, sont devenues le grenier du pays. Le marché algérien est inondé de produits agricoles venus de ces deux wilayas, à l’image de la pomme de terre ou plus récemment de la pastèque.
Le chef de l’État veut désormais passer à une autre étape, celle des céréales. La crise ukrainienne et ses répercussions sur le marché mondial du blé ont convaincu l’Algérie de devenir plus autosuffisante. Le pays importe en effet plus de 10,6 millions de tonnes de céréales par an, pour un coût de plus de 6 milliards de dollars.
C’est pourquoi le gouvernement a décidé de cultiver des millions d’hectares de terres en céréales dans le sud du pays, avec un rendement attendu de 70 à 80 quintaux à l’hectare. Le Sahara dispose de toutes les conditions nécessaires pour ce type d’agriculture, avec un ensoleillement à longueur d’année et surtout la plus grande nappe d’eau souterraine au monde, la nappe de l’Albien.
L’Algérie ne veut plus dépendre de l’étranger pour un produit vital pour les 44 millions de citoyens. Elle veut faire du désert un atout pour assurer sa sécurité alimentaire.