Présentation du schéma stratégique de développement de la production céréalière 2023-2028.
Les grandes lignes du Schéma stratégique de développement de la production céréalière en Algérie pour la période 2023-2028, visant à atteindre l’autosuffisance dans ce secteur vital, ont été dévoilées lors d’une annonce à Alger.
Ce plan ambitieux, élaboré par une commission multisectorielle regroupant des chercheurs, des experts et des responsables de divers ministères, dont l’Agriculture, l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique, l’Industrie, l’Énergie, l’Hydraulique et les Transports, a pour objectif principal d’identifier les causes de l’instabilité de la production céréalière, en particulier celle du blé tendre, et de proposer des solutions adéquates.
La présentation officielle du schéma a eu lieu à l’École nationale supérieure d’Agronomie (ENSA) en présence de plusieurs ministres de haut rang, notamment le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, ainsi que le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun.
Selon M. Tarek Hartani, Directeur de l’ENSA, cette stratégie repose sur l’exploitation des résultats des recherches et des études techniques menées en Algérie, portant sur les caractéristiques du sol et du climat, afin de déterminer les zones les plus propices à la culture de différentes variétés de céréales, notamment le blé dur, le blé tendre, l’orge et l’avoine, tout en mettant un accent particulier sur la qualité des semences.
Cependant, M. Hartani a souligné la nécessité d’interdire la culture du blé dur sur les terres destinées au blé tendre et à l’orge, ainsi que l’inverse, en encourageant des mesures visant à prévenir la dégradation des sols, en particulier dans le nord du pays, où la culture céréalière est la plus prédominante.
Parmi les recommandations formulées par M. Hartani pour améliorer la composante technique de la filière céréalière, figure la généralisation progressive de l’élevage du bétail sur les terres dédiées à la culture des céréales, tant dans le nord que dans le sud du pays, ce qui pourrait contribuer à accroître la fertilité des sols.
Il a également été suggéré de transformer l’une des exploitations pilotes en un centre national de recherche dédié à l’agriculture pluviale, en collaboration avec un pays ayant une expertise reconnue dans le domaine céréalier.
Le plan stratégique de développement de la production céréalière prévoit également le lancement d’un projet national visant à convertir près de 2,5 millions d’hectares de terres en friches sur une période de dix ans, afin de les consacrer à la production de différentes cultures, y compris les céréales, tout en préservant des espaces pour des cultures industrielles, a déclaré M. Hartani.
En vue d’améliorer le rendement à l’hectare des cultures céréalières, le plan prévoit également la mise en place d’une politique de qualité à partir de 2024 pour encourager les bonnes pratiques au sein de la filière céréalière.
Améliorer le rendement à l’hectare des céréales
S’exprimant lors de cette réunion, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a souligné que ce plan vise principalement à accroître la production et le rendement dans le secteur céréalier, tout en améliorant la qualité des semences.
Il a également précisé que le document cherche à organiser le secteur, à moderniser les pratiques agricoles utilisées dans la production et à promouvoir la recherche scientifique. Une commission spéciale a été mise en place pour superviser la mise en œuvre de ce plan, conformément aux directives du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et au Plan d’action du Gouvernement.
De son côté, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a souligné l’importance cruciale de la filière céréalière dans le secteur agricole algérien, qui à son tour, constitue l’un des piliers majeurs du développement économique du pays dans le cadre du Plan national de développement agricole (PNDA) à l’horizon 2030.
Le ministre Henni a évoqué les priorités du secteur, notamment la création d’un environnement propice à une agriculture moderne, compétitive et efficace, contribuant ainsi à la diversification de l’économie et à la garantie d’une sécurité alimentaire durable pour le pays.
Dans le cadre de l’expansion des surfaces dédiées à la culture céréalière, il a été fixé comme objectif d’atteindre 1 million d’hectares de terres irriguées dans le grand Sud d’ici 2025, grâce à des investissements par concession, avec une accélération de la distribution de terres. Le ministre a également annoncé que 460 000 hectares de terres ont été attribués aux investisseurs.
Abordant les défis liés au stress hydrique et aux changements climatiques, M. Henni a souligné la nécessité pour le secteur de favoriser les cultures résistantes à la sécheresse, telles que les oliviers, principalement dans les wilayas du Sud, ainsi que les pistachiers et les figuiers, tout en promouvant une utilisation efficiente de l’eau.
De son côté, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a mis en avant le rôle crucial du secteur industriel dans la mécanisation agricole, en soulignant les efforts des entreprises publiques spécialisées dans la fabrication de machines agricoles adaptées aux besoins de l’agriculture saharienne.