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La protection du patrimoine génétique national, une exigence pour l’agriculture

La préservation du patrimoine génétique national, un gage de durabilité du système agricole et de la sécurité alimentaire, selon des experts.

Il faut nécessairement sécuriser le patrimoine génétique animal et végétal du pays de la biopiraterie, selon une déclaration d’experts faite le mardi 31 mai 2022.

En effet, dans les locaux de l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG) qui accueillait les journées de recherche sur l’autosuffisance alimentaire, les experts ont souligné qu’un système agricole pérenne et une autosuffisance alimentaire sont garantis par la protection du patrimoine génétique du pays, qui est une richesse dont la notoriété est due à sa capacité permanente à s’adapter aux changements du climat et à sa résilience face aux maladies.

Aussi, le maintien de cette richesse permet aux acteurs de maintenir des modèles agricoles diversifiés, de fournir une alimentation saine aux populations et de travailler contre l’uniformisme des pratiques agricoles et des modèles de consommation, selon les orateurs.

De ce fait, pour la protection et la conservation de ce patrimoine riche et varié, il faut sans tarder élaborer et mettre en place des lois, insiste le Pr Mourad Belkhelfa dans son allocution relayée par l’APS.

Il faut également associer plusieurs secteurs par la mise en place d’un comité, afin de soutenir le projet de création de la banque de gènes, selon le Professeur, qui évoquait la volonté du ministère de l’Agriculture et du développement rural de créer cette banque.

Cependant, pour Mourad Belkhelfa, la première étape consiste à enregistrer le patrimoine génétique qui existe dans tout le pays, avant de réaliser ce projet.

En outre, il conseille de mettre sur pied un laboratoire d’études et de développement chargé d’enregistrer au niveau international les séquences génétiques de toutes ces espèces de gènes et de les bonifier, pour leur protection contre la biopiraterie. Ce qui permettra ainsi de mettre en valeur ce patrimoine génétique.

À cet égard, il a fait valoir que l’Algérie devait créer une banque de semence spéciale et enregistrer ses semences à Svalbard, en Norvège, où se trouve la banque de semence.

“La banque de semence de Svalbard figure parmi les réserves mondiales de semences les plus grandes et est destinée à stocker les semences de toutes les cultures vivrières de la planète en un seul endroit sûr. Nous pensons que cette démarche protège l’Algérie du risque d’extinction dû aux catastrophes.”, explique-t-il.

À cet égard, Mourad Belkhelfa donne l’exemple de la Syrie. Il explique : “La banque de gènes syrienne a été détruite dans la ville d’Alep. Mais, parce que le pays avait précédemment déposé des semences au niveau de Svalbard, il a pu restaurer ses réserves dévastées. Ce qui lui a permis de reprendre la production et d’assurer sa sécurité alimentaire.”

En outre, il faut savoir que la recherche scientifique occupe une place importante dans le développement de projets ayant un impact direct sur l’autosuffisance alimentaire et le bien-être public, soulignent les orateurs.

D’autre part, la directrice centrale de la programmation de la recherche, de l’évaluation et de la prospective au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Kamila Aït Yahia, a révélé que, l’année dernière, 35 projets du secteur agricole, 11 projets pour les ressources en eau et 5 dans le secteur de la pêche et des ressources halieutiques, d’où 51 projets en tout, ont bénéficié du programme national de la recherche.

La responsable du ministère de l’Enseignement supérieur a émis le besoin des scientifiques qui ont parfois du mal à gagner la confiance de leurs partenaires économiques et sociaux, d’être accompagnés financièrement, afin qu’ils puissent mener à bien leurs projets.

Par contre, la qualité des projets des habitants des régions du sud et leur influence directe sur le développement régional occasionnent leurs validations. C’est le constat fréquent que souligne Mme Aït Yahia.

Par exemple, elle affirme que 6 des 50 projets ont été accordés au Centre d’études de Biskra, une région aride du sud.

Aussi, en citant en exemple le développement et la promotion de la culture algérienne du safran, elle a fait part des projets de transfert de savoir-faire et de technologie menés dans le contexte de la coopération internationale.

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