Dans un contexte marqué par des conditions climatiques difficiles, l’Algérie, deuxième plus grand consommateur de blé en Afrique après l’Égypte, se prépare à réaliser ses plus importantes importations de blé depuis huit ans, selon le dernier rapport du Département américain de l’agriculture (USDA).
La production locale de blé, déjà fragilisée par des conditions météorologiques défavorables, est en proie à une baisse de 27 % pour la saison 2023/2024, s’établissant à 3,7 millions de tonnes. Les précipitations insuffisantes dans les principales zones de culture ont entraîné une sécheresse touchant environ 1,2 million d’hectares de cultures céréalières, soit environ 40 % de la superficie totale dédiée aux céréales. Le déficit hydrique atteint 90 % dans la plupart des provinces du nord du pays, selon le rapport de l’USDA.
Face à cette situation préoccupante, les importations de blé de l’Algérie devraient atteindre 8,7 millions de tonnes pour la campagne 2023/2024, reflétant une augmentation de 7,4 % par rapport à la campagne précédente qui enregistrait 8,1 millions de tonnes. Si cette prévision se réalise, il s’agira du volume le plus élevé depuis huit ans, dépassant le record de 8,4 millions de tonnes enregistré lors de la campagne 2016/2017.
Les besoins de consommation devraient également connaître une augmentation, estimée à 50 000 tonnes, portant le total à 11,2 millions de tonnes. Cette augmentation de la demande s’explique en partie par la croissance démographique et les habitudes alimentaires de la population algérienne.
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Pour couvrir ses besoins en blé, l’Algérie dépend principalement des importations en provenance de l’Union européenne (UE), de l’Ukraine et de la Russie. Cette dépendance accrue aux marchés internationaux souligne l’importance pour le pays de garantir un approvisionnement stable et fiable pour assurer la sécurité alimentaire de sa population.
La situation met en lumière la vulnérabilité de la production locale face aux aléas climatiques et souligne l’urgence d’investir dans des solutions agricoles durables pour renforcer la résilience du secteur face aux défis futurs.