L’Algérie, à travers son Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), vient de marquer un tournant dans son approvisionnement en céréales. Elle a lancé un appel d’offres international aboutissant à l’acquisition record de 1,17 million de tonnes de blé meunier, un volume inédit depuis une décennie.

Au départ, les estimations évoquaient une commande modeste de 50 000 tonnes, rapidement révisée à 650 000 tonnes. Cependant, à la fin de la semaine dernière, ce chiffre a explosé pour dépasser le million de tonnes, confirmant l’ampleur de cette opération stratégique.

Les négociants européens estiment que le prix d’achat oscille entre 257 et 258 dollars la tonne, frais de transport inclus. Quant à l’origine exacte du blé, elle reste floue : les cargaisons pourraient provenir de la région de la mer Noire, notamment de Roumanie ou d’Ukraine, mais d’autres origines sont également envisagées.

Cette transaction a attiré l’attention de plusieurs acteurs majeurs du marché international. Huit entreprises, dont une maison de commerce française, ont répondu à cet appel d’offres. Cela reflète l’intérêt croissant pour le marché algérien, qui a multiplié ces derniers mois ses commandes de blé tendre afin de sécuriser ses stocks face à un contexte mondial tendu.

Cette importante commande n’a pas tardé à avoir un impact direct sur les marchés internationaux. « Le blé a progressé vendredi à Chicago, soutenu par un gros achat de l’Algérie et une offre mondiale restreinte », rapporte l’agence Reuters, citée par le journal El Watan dans son édition du lundi 29 décembre 2024.

Au Chicago Board of Trade (CBOT), le contrat de blé le plus actif a enregistré une légère hausse de 0,14 %, atteignant 5,41 dollars le boisseau. Cet effet domino illustre à quel point les décisions d’importation de grands acheteurs, tels que l’Algérie, influencent les cours mondiaux.

En augmentant significativement ses achats de blé tendre, l’Algérie vise à garantir sa sécurité alimentaire, un enjeu crucial dans un contexte marqué par une offre mondiale de plus en plus incertaine. Ce volume record pourrait également refléter une anticipation des tensions sur le marché en 2025, notamment après la récente déclaration selon laquelle le pays n’importera pas de blé dur l’année prochaine.

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Ce mouvement stratégique témoigne d’une gestion proactive des stocks nationaux de céréales, tout en consolidant la position de l’Algérie comme un acteur clé dans les échanges internationaux de blé.

Source : El Watan, Reuters.