Les besoins en eau pour l’irrigation des cultures constituent une question cruciale dans la gestion agricole, notamment dans les régions où les précipitations sont insuffisantes pour répondre à la demande des cultures.
Cette question est d’autant plus pressante avec les changements climatiques qui modifient la disponibilité et la distribution des précipitations à travers le monde. Une récente étude de la FAO offre un aperçu détaillé de ces besoins et de leur impact, avec un accent particulier sur le cas du Maroc.
Selon les données de la FAO, les besoins en eau d’irrigation d’une culture dépendent de divers facteurs, notamment des précipitations, de la capacité du sol à absorber et à restituer l’eau, ainsi que des spécificités de chaque culture. Dans les régions où les précipitations sont irrégulières ou insuffisantes, l’irrigation devient essentielle pour compenser le déficit d’évapotranspiration des cultures.
L’étude de la FAO propose un cadre pour calculer ces besoins en eau d’irrigation, en utilisant des paramètres tels que l’évapotranspiration potentielle de la culture, les précipitations efficaces et les changements dans l’humidité du sol. Ces calculs, effectués à l’échelle nationale, offrent un aperçu précieux des pressions exercées sur les ressources en eau par l’agriculture irriguée.
Dans le cas spécifique du Maroc, les chiffres sont frappants. Les besoins en eau d’irrigation s’élèvent à 5 823 km3 par an, avec un ratio de besoins en eau de 53%. Cela signifie que l’irrigation est responsable de près de la moitié de la demande totale en eau du pays. Ces chiffres soulignent l’importance critique de gérer efficacement les ressources en eau dans le contexte agricole pour assurer la sécurité alimentaire et la durabilité environnementale.
Les méthodes de calcul utilisées dans cette étude fournissent un aperçu approfondi de la manière dont les besoins en eau sont estimés, en prenant en compte des facteurs tels que l’évapotranspiration potentielle des cultures, les superficies irriguées et les coefficients spécifiques à chaque culture et stade de croissance. Ces données sont essentielles pour planifier efficacement l’utilisation des ressources en eau et concevoir des stratégies agricoles durables.
Il est important de noter que ces calculs ne prennent pas en compte certains facteurs, tels que les besoins en eau pour le lessivage des sels ou les pertes d’eau pendant le transport et la distribution. Cependant, malgré ces limitations, cette étude fournit une base solide pour comprendre les besoins en eau de l’agriculture irriguée et les défis associés à la gestion des ressources en eau dans un contexte agricole.
En conclusion, les besoins en eau pour l’irrigation des cultures sont un élément crucial à prendre en compte dans la gestion agricole, en particulier dans les régions où les ressources en eau sont limitées. Les données et les méthodes présentées dans cette étude de la FAO offrent un cadre précieux pour évaluer et aborder ces défis, en vue de promouvoir une agriculture durable et résiliente aux changements climatiques.
A retenir :
ETc(t) = IA x Σc( CIc x Kc x ETo(t) )
Où :
- t est la période de temps (jours),
- ETc est l’évapotranspiration d’une cellule irriguée pendant la période t (mm),
- IA est la superficie réellement irriguée en pourcentage de la superficie de la cellule de grille pour la cellule donnée (ha),
- c est la culture irriguée,
- Σc est la somme des différentes cultures,
- Clc est l’intensité de culture c (-),
- Kc est le coefficient cultural variant en fonction de la culture et du stade de croissance (-),
- ETo est l’évapotranspiration de référence (mm).
La différence entre l’évaporation calculée de la superficie irriguée (ETc) et l’évapotranspiration réelle en conditions non irriguées (ETa) est égale à l’évapotranspiration supplémentaire due à l’irrigation, également appelée « consommation d’eau pour l’irrigation » (ICU):
ICU(t) = ETc(t) – ETa(t)
Le volume d’eau consommé pour l’irrigation est établi par pays et pour une année donnée. Une quantité d’eau supplémentaire (20 cm) est nécessaire pour la préparation des terres rizicoles et leur inondation pour la protection des plantes ; ce volume supplémentaire est ajouté au déficit d’eau pluviale pour établir les besoins en eau pour l’irrigation.
IWR = ( ICU(an) x Acell + 0.2 x Apaddy(an) ) x 10
Où :
- IWR est le besoin total en eau d’irrigation par an (m3),
- ICU(an) est la consommation d’eau pour l’irrigation par an (mm),
- Acell est la superficie de la cellule de grille (ha),
- Apaddy(an) est la superficie irriguée plantée de riz paddy par an (ha).