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Alger : La nouvelle laiterie de Rouiba, un pas vers l’autosuffisance laitière

Le secteur laitier algérien s’apprête à franchir une étape majeure avec l’ouverture prochaine de la laiterie de Rouiba, située dans la zone industrielle d’Alger. Couvrant quatre hectares, ce complexe industriel, en phase d’achèvement à 95%, prévoit de débuter sa production dès février prochain, à hauteur d’un million de litres de lait par jour. Cette initiative vise à renforcer l’approvisionnement en lait subventionné, en particulier durant le mois de Ramadhan, où la demande atteint son pic annuel. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, a confirmé cette avancée en répondant aux interrogations des députés lors d’une séance parlementaire.

En parallèle, deux autres laiteries viendront compléter l’offre laitière nationale dans les prochaines semaines. Le 1er novembre marquera le lancement d’une laiterie privée dans la wilaya de Bordj Badji Mokhtar, dotée d’une capacité de production de 11.200 litres par jour. Ensuite, à partir du 17 novembre, une autre laiterie publique à Bouira fournira jusqu’à 250.000 litres de lait quotidiennement. Ces infrastructures répondent à la volonté de l’État de renforcer le réseau des 127 laiteries existantes, dont 15 sont publiques, tout en optimisant la distribution du lait subventionné.

Le ministère de l’Agriculture, en coordination avec le ministère du Commerce, intensifie également ses efforts pour lutter contre les pénuries de lait en révisant les quotas de lait en poudre alloués aux différentes wilayas. En 2024, ces quotas atteindront 21.000 tonnes par mois, contre 15.000 tonnes en 2023, pour mieux satisfaire la demande nationale croissante.

Dans une optique de réduction de la dépendance aux importations, l’Algérie mise sur des projets de grande envergure. Parmi eux, un partenariat entre le Fonds national d’investissement et la société qatarie Baladna dans la wilaya d’Adrar. Ce projet ambitieux, s’étendant sur 117.000 hectares pour un investissement de plus de 3,5 milliards de dollars, ambitionne de produire annuellement 194.000 tonnes de lait en poudre, couvrant ainsi 50 % des besoins du marché algérien. En outre, il vise à générer 84.000 veaux pour renforcer le marché national de la viande rouge, tout en intégrant des cultures de céréales, de graines oléagineuses, et la création de 5.000 emplois directs.

Au-delà du secteur laitier, l’Algérie trace une feuille de route pour atteindre l’autosuffisance en blé dur et en orge à l’horizon 2025-2026. Le ministre a souligné l’importance de l’extension des superficies irriguées, notamment dans les wilayas du Sud. Dans ce cadre, un plan est en cours pour atteindre 220.000 hectares consacrés au maïs jaune d’ici 2027, avec notamment un pôle de production à In Salah sur 35.000 hectares.

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Enfin, la diversification des cultures prend également forme grâce au groupe italien Best Food, avec qui un accord a été signé pour exploiter 36.000 hectares dans la wilaya de Timimoun. Dès avril 2025, Best Food commencera la culture de légumineuses sur 2.364 hectares, tandis qu’une première récolte de blé dur est attendue en décembre 2024 sur 3.546 hectares.

Ces projets structurants témoignent de l’engagement de l’Algérie vers une sécurité alimentaire renforcée et une réduction significative de sa dépendance aux importations. Le développement de nouvelles infrastructures, couplé à des partenariats internationaux, dessine un avenir plus autonome pour le pays dans la production laitière et céréalière.

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