Agriculture biologique : une niche prometteuse que l’Algérie entend développer.
Compte tenu des opportunités qui s’offrent, des experts encouragent l’émergence de l’agrobiologie, un créneau qui s’annonce prometteur pour l’Algérie. A cet effet, ils préconisent la mise en valeur des apports de ce secteur sur le bien-être de l’Homme et de son cadre de vie et soutiennent l’idée d’un encadrement légal pour l’organisation de cette orientation agricole.
Ces experts font état du fait que de vastes zones dédiées à l’agriculture biologique ont été développées dans beaucoup de pays entre 2018 et 2022. Ceci étant, ils soulignent la nécessité pour l’Algérie de lancer la réflexion sur le sujet, afin de se faire une place sur le marché international. L’agrobiologie est un “héritage” national qui doit rebondir.
A cet égard, a déclaré à l’Algérie Presse Service (APS), Mme Doubi Magui, expert en certification des produits biologiques au programme d’appui à la diversification industrielle et à l’amélioration du climat des affaires « padica », soutenu par un financement commun Algérie/Union Européenne (UE) : ‘’Parler de l’émergence de l’agriculture organique, c’est d’abord assister les cultivateurs’’. Elle a aussi ajouté qu’il existe dans le pays des produits bio cultivés qui ne sont ni mis en valeur, ni répertoriés.
L’ignorance de l’agriculteur dans la classification des produits biologiques qu’il cultive nécessite qu’il soit accompagné dans cette démarche, et même dans la détermination des terres adaptées à ce genre d’agriculture, selon Mme Doubi Magui.
La crise sanitaire qu’a connue l’humanité en 2020 a surtout donné raison au monde de rechercher des aliments naturels exempts de produits chimiques, boostant ainsi la demande internationale de produits bio, singulièrement sur le continent Européen, indique la biologiste alimentaire.
Mme Doubi Magui ajoute que le conditionnement des terres dédiées à l’agriculture biologique en excluant les produits chimiques, dans un intervalle de 3 ans et la géologie du sol par rapport à l’agrobiologie, sont les deux conditions imposées par cette culture bio.
En Algérie, dit-elle, il y a des établissements scientifiques actifs dans ce domaine, mais qui malheureusement ne peuvent faire plus que ce qu’ils font, faute d’investissement dans l’agriculture biologique
Mme Doubi a également mis en évidence la faiblesse des exportations des produits bio. Une situation qui n’est pas normale, surtout avec la haute qualité des produits algériens et de leur demande à l’étranger. ‘’Nous devons renforcer la production’’, selon elle, et développer les activités d’exportation, en émettant l’idée d’une marque pour les produits made-in Algeria.
“La faiblesse des exportations des produits bio. Une situation qui est anormale, surtout avec la haute qualité des produits algériens et de leur forte demande sur le marché international.”
Elle regrette aussi qu’il n’y ait jamais eu d’enquête approfondie pour mettre en valeur les produits bio locaux et déterminer leur volume.
Abed Fateh, expert en agriculture biologique à l’Université d’Oran, souhaite, en ce qui le concerne, voir le gouvernement protéger l’agrobiologie algérien, en sécurisant les recherches scientifiques par des lois, en travaillant à la réification de cette agriculture.
“Les avantages de l’agriculture organique sont considérables pour le bien-être de l’Homme et la conservation des ressources naturelles. Elle est de ce fait synonyme de développement durable par la sauvegarde de l’environnement naturel. Cette agriculture répond alors à ses propres modalités de réalisation”, ajoute l’expert.
“Les avantages de l’agriculture organique sont considérables pour le bien-être de l’Homme et la conservation des ressources naturelles.”
Abed Fateh souligne que l’Algérie est très en retard concernant le savoir-faire en matière d’agriculture biologique, et qu’avec des engrais naturels, elle peut conditionner les terres inadaptées à cette agriculture.
L’utilisation des engrais non naturels pour augmenter la production agricole n’est pas aussi simple, selon M. Fateh, car elle est relative au type d’engrais et à son mode d’utilisation, amenant ainsi les agriculteurs à ne pas penser le contraire.
Pour l’expert en agrobiologie, il n’y a qu’une seule manière de satisfaire la demande mondiale croissante en produits bio. Il faut encourager davantage la formation dans le domaine de l’agriculture biologique dans les universités, pour avoir des personnes qualifiées qui pourront être accompagnées par des acteurs économiques, le gouvernement et les différents établissements concernés.
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Une centaine de pays ont mis en place un cadre juridique conforme à l’agrobiologie, en admettant les informations d’institutions spécialisées dans le domaine.
Il y a 4 ans, le commerce des produits bio, ce n’était pas moins de 100 milliards de dollars sur le marché international, pour seulement 1,5 % de terres utilisées pour l’agrobiologie.