Face à une demande croissante pour l’Aïd al-Adha, l’Algérie s’apprête à lancer un appel d’offre international pour l’importation d’un million de têtes d’ovins.
La décision a été officialisée ce dimanche lors du Conseil des ministres, présidé par le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune. Ce dispositif vise à stabiliser le marché et à répondre aux attentes des citoyens pour cette célébration religieuse majeure.
Une opération d’envergure pilotée par l’État
Selon le communiqué de la présidence algérienne, le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a reçu pour mission d’élaborer un cahier des charges détaillé pour cette consultation internationale. Ce dernier devra fixer un plafond de prix afin de rendre les moutons accessibles, tout en garantissant que l’importation soit gérée directement par des institutions publiques spécialisées.
Pour assurer une distribution efficace et équitable, le président Tebboune a recommandé la mobilisation des coopératives publiques à travers les wilayas, en coordination avec les organismes habilités. Il a également envisagé de confier la vente des moutons importés aux services sociaux des entreprises, permettant ainsi une distribution encadrée par des partenaires sociaux.
Un marché sous tension et une réponse à une crise structurelle
Le recours à l’importation s’inscrit dans un contexte où le secteur de l’élevage ovin fait face à de nombreux défis. Ces dernières années, la filière a été impactée par la sécheresse, le manque de fourrages et la hausse des prix des aliments pour le bétail. Ces difficultés ont entraîné une flambée des prix de la viande ovine, atteignant jusqu’à 3 000 DA/kg (environ 23 dollars), et du mouton de sacrifice, qui dépasse les 80 000 DA (environ 600 dollars).
En 2024, une opération similaire d’importation avait déjà été menée pour fournir de la viande ovine destinée à l’abattage. Toutefois, cette initiative n’avait pas suffi à contenir la hausse des prix des moutons pour l’Aïd al-Adha.
En recourant à cette mesure exceptionnelle, le gouvernement algérien cherche à pallier la pénurie d’ovins sur le marché tout en limitant les hausses jugées « exagérées » des prix. Cette stratégie montre la volonté des autorités de protéger le pouvoir d’achat des citoyens, particulièrement à l’occasion de l’Aïd, une fête où le sacrifice d’un mouton est une tradition centrale.
L’évolution de cette opération sera suivie de près dans les mois à venir, alors que l’Algérie cherche des solutions durables pour renforcer son secteur de l’élevage face aux défis climatiques et économiques.