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Abdelmajid Tebboune - Photo : DR

Tebboune promet l’autosuffisance alimentaire en blé dur, orge et maïs

Alors que la campagne présidentielle en Algérie entre dans sa dernière ligne droite avant le scrutin du 7 septembre, les trois candidats rivalisent d’annonces pour séduire l’électorat. Parmi eux, le président sortant Abdelmadjid Tebboune, en quête d’un second mandat, a récemment exposé ses ambitions pour l’avenir agricole du pays lors d’un meeting à Constantine.

Au cœur du programme de Tebboune se trouve la promesse d’atteindre l’autosuffisance en blé dur, une culture cruciale pour la production de semoule, de couscous et de pâtes alimentaires. Contrairement au blé tendre, majoritairement importé pour la production de pain, le blé dur est déjà cultivé en grande partie en Algérie, couvrant 80 % des besoins nationaux. Selon Tebboune, cette autosuffisance sera atteinte dès l’année prochaine.

Cette promesse intervient dans un contexte international où le blé dur est de plus en plus rare et cher. En 2015, l’Algérie dépensait plus de 2 milliards de dollars en importations de blé, mais les efforts récents pour augmenter la production nationale portent leurs fruits. Le ministre de l’Agriculture, Youcef Cherfa, a annoncé en juin que la production de blé dur en 2024 permettra une économie de 1,2 milliard de dollars au budget de l’État.

Le développement des surfaces de culture au Sud, notamment avec l’appui du groupe italien Bonifiche Ferraresi, illustre les efforts déployés pour renforcer cette production. Toutefois, ces ambitions s’accompagnent de défis, comme la gestion des semis tardifs, souvent causés par le retard des pluies, qui affecte les rendements.

Le programme gouvernemental prévoit également d’étendre les surfaces emblavées à 3,2 millions d’hectares, contre 1,8 million les années précédentes. Une étape cruciale pour atteindre l’autosuffisance, mais qui nécessite une disponibilité accrue en semences, en engrais et en matériel agricole.

En matière d’orge, l’Algérie semble également en bonne voie pour atteindre l’autosuffisance. L’orge, utilisée principalement pour l’alimentation animale, notamment des moutons, voit sa demande croître avec l’essor de l’élevage. Cependant, cette culture fait face à des tensions sur le marché des semences, les agriculteurs préférant vendre leur récolte sur le marché libre plutôt que de passer par les canaux officiels.

Malgré cela, les Coopératives de Céréales et de Légumes Secs (CCLS) ont intensifié leurs efforts pour sécuriser les semences en offrant des contrats avantageux aux producteurs. Toutefois, la question de la livraison de la production à ces coopératives reste un point de vigilance, notamment après les sécheresses qui ont affecté certaines régions.

Si les objectifs de Tebboune en matière de blé dur et d’orge semblent réalisables, celui concernant le maïs grain s’annonce bien plus ardu. En 2021, la production nationale de maïs grain était encore marginale, largement éclipsée par celle du maïs ensilage, préféré pour sa rentabilité supérieure.

Avec une facture d’importation de maïs grain atteignant 4 millions de tonnes par an, la dépendance de l’Algérie à l’égard des importations reste un problème majeur. Le gouvernement prévoit de créer de vastes périmètres agricoles dans la région d’In Salah pour remédier à cette situation, mais les résultats restent incertains.

L’ambition de Tebboune d’atteindre l’autosuffisance en blé dur, orge et maïs repose sur la concrétisation de projets en cours et de partenariats stratégiques. Cependant, la réussite de ce programme dépendra de la capacité du gouvernement à surmonter les défis logistiques, climatiques et économiques qui jalonnent le chemin vers l’autosuffisance alimentaire.

Avec la présidentielle en ligne de mire, ces promesses résonnent comme un appel à la mobilisation nationale pour assurer la sécurité alimentaire du pays, tout en allégeant la facture d’importation qui pèse sur l’économie algérienne. Mais au-delà des promesses, c’est l’efficacité de la mise en œuvre de ces plans qui déterminera le succès de cette ambition.

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