Le gouvernement algérien a été secoué par une décision inattendue du président Abdelmadjid Tebboune, qui a limogé le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni. Cette éviction soudaine survenue le 28 novembre a été précédée d’un incident lors d’une séance plénière au Parlement, mettant en lumière les défis croissants auxquels le ministère était confronté.
Les tensions étaient palpables alors qu’un journaliste interrogeait Henni sur la récente augmentation du prix de la pomme de terre, atteignant 100 dinars le kilo. Irrité, précise un article de JeuneAfrique, le ministre a initialement nié cette hausse avant d’inviter le journaliste à changer de quartier s’il trouvait la situation insatisfaisante. Cette réponse brusque a été perçue comme une erreur par les observateurs, ajoutant une pression supplémentaire sur un ministre déjà critiqué pour la gestion des problèmes agricoles.
La pomme de terre est devenue un indicateur clé du coût de la vie en Algérie, et la réponse maladroite de Henni a suscité des critiques. Un député présent lors de l’échange a souligné que le ministre aurait dû expliquer les mesures prises par l’État pour résoudre le problème, plutôt que de suggérer simplement de changer de quartier.
La décision présidentielle de remplacer Henni par le ministre des Transports, Youcef Cherfa, a été prise dans la soirée même de l’incident. Mohamed El Habib Zahana, ancien secrétaire général du ministère de l’Intérieur, a pris la relève de Cherfa. Ces changements indiquent un réaménagement gouvernemental, bien que limité, en réponse aux préoccupations croissantes liées aux hausses des prix des produits alimentaires de base.
Abdelhafid Henni était déjà sous pression en raison de la flambée des prix du poulet, dépassant les 600 dinars le kilo précise toujours la même source. Des mesures ont été prises pour importer de la viande blanche afin de stabiliser le marché, mais les prix restent élevés. Le manque d’anticipation du ministère de l’Agriculture a été pointé du doigt dans un rapport de l’observatoire des filières avicoles algériennes, mettant en évidence les défis causés par les maladies aviaires, les conditions climatiques difficiles et la mauvaise structuration de la filière avicole.
La destitution de Henni met en lumière les défis auxquels le gouvernement est confronté pour maîtriser les prix des denrées alimentaires de base et garantir la stabilité économique. La nomination de nouveaux responsables dans des secteurs clés souligne l’engagement du président Tebboune à répondre aux préoccupations de la population et à restaurer la confiance dans le gouvernement.