« L’irrigation d’appoint permet d’augmenter sensiblement le rendement des céréales et d’assurer la stabilité de la production. »
La faible pluviométrie enregistrée en Algérie menace actuellement la culture des céréales. En état d’alerte, le pays prépare sa défense. Ainsi, le Ministère algérien de l’agriculture a annoncé l’éventualité du recours à l’irrigation d’appoint pour sauver la saison de la récolte céréalière.
En 2022, l’Algérie a récolté 41 millions de quintaux de céréales, contre 27,6 en 2021. Un résultat très positif malgré la sécheresse qui affecte le pays, rappelle le quotidien de L’Expression. En 2023, les prévisions pluviométriques tirent la sonnette d’alarme pour les cultures céréalières du pays, qui a décidé de faire une contre-attaque vigoureuse. Le 11 janvier sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale, le Ministère algérien de l’agriculture a annoncé sa décision de mettre en place l’irrigation d’appoint pour sauver la saison de la récolte céréalière. En effet, « si cela continue comme cela, nous serons obligés d’enclencher l’irrigation d’appoint pour permettre la levée des céréales », a indiqué Ali Zoubar, chargé de l’organisation et de la régulation des filières agricoles au Ministère de l’agriculture.
Cette décision dépendra de l’évolution du climat pendant les prochains jours, vu que les prévisions météorologiques annoncent un retour des pluies à partir du 15 janvier. Si un résultat négatif est constaté, le pays interviendra sans doute via l’irrigation d’appoint, en attendant les pluies printanières. Selon M. Zoubar, « l’irrigation d’appoint permet d’augmenter sensiblement le rendement des céréales et d’assurer la stabilité de la production avec des conditions climatiques variables d’une année à l’autre. Elle consiste à apporter un complément d’eau nécessaire au développement de la culture durant un ou plusieurs stades phénologiques ». En fonction du déficit hydrique observé et du stade de développement de la culture, la dose et la période d’irrigation seront calculées. Si c’est un printemps sec, 3 irrigations de 30 à 40 minutes chacune durant les phases critiques de développement du blé sont nécessaires, expliquent les spécialistes.
Selon la même source, un hectare de blé dur en irrigation d’appoint peut rapporter un gain moyen de 10q/ha. D’un autre côté, une irrigation bien menée permet de gagner jusqu’à 2 à 2,5 q/ha pour 10 mn d’eau amenée. Enfin, le recours à l’irrigation d’appoint reste lié au bon respect de l’itinéraire technique de la culture. En Algérie, la superficie ensemencée en céréales d’hiver est comprise entre 3 et 3,5 millions d’hectares.