L’Algérie peut accroître davantage sa production pour équilibrer sa balance en céréales.
Le mardi 31 mai 2022 à Alger, des experts agricoles ont déclaré que l’Algérie est capable de produire de grandes quantités d’orge et de blé dur, au point de créer des excédents d’exportation, car le pays possède « un grand potentiel » pour augmenter encore plus sa production. Ce qui permettra ainsi à l’Algérie d’équilibrer sa balance en céréales.
En effet, pendant les journées dédiées aux réflexions sur la sécurité alimentaire, et parrainées par l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG), les experts ont souligné que la production de blé dur et d’orge pourrait augmenter de manière significative, et ce, malgré les conditions climatiques. De ce fait, il y aura un surplus de blé dur que le pays pourra troquer contre le blé tendre, d’où une opportunité pour l’Algérie d’équilibrer sa balance céréalière.
En outre, Nacerddine Messaoudi, secrétaire général, chargé de l’intérim du DG de l’Office algérien interprofessionnel de céréales (OAIC) déclare : “ il est certain que notre objectif actuel, c’est d’être totalement autosuffisant en blé dur et en orge et de produire plus de blé cette saison. Mais, il est alors nécessaire d’accroître encore la capacité excédentaire d’orge et de blé dur pour l’exportation.”
Cependant, pour atteindre cet objectif, il faut une implication manifeste des agriculteurs et un accompagnement des autorités algériennes, quant à l’assistance technique et l’irrigation complémentaire, souligne M. Messaoudi, qui rappelle que les précipitations conditionnent aussi la production des céréales.
Ainsi, il faut équilibrer les répartitions d’eau avec l’irrigation d’appoint dans les zones pauvres en eau, explique-t-il, car, disposant d’une superficie céréalière de 1,2 millions d’hectares et d’une pluviométrie annuelle d’environ 400 mm, toute cette eau reçue est mal dispatchée sur tout le territoire algérien.
D’autre part, des participants à l’évènement ont plaidé pour la nécessité de modifier l’alimentation des consommateurs. Ils ont en effet incité ceux-ci à consommer sain, en diminuant particulièrement leur consommation de pain blanc et de sucre.
À cet égard, une mauvaise alimentation entraîne des conséquences, selon une mise en garde de la chargée du programme de la sécurité sanitaire des aliments auprès du ministère de la Santé, Malika Djoudad.
Effectivement, la consommation de sucre et de farine blanche occasionne le diabète, l’hypertension, les maladies cardiovasculaires et le cancer, dit-t-elle, en ajoutant que ces pathologies, qui sont non transmissibles, sont responsables de 57 % de perte en vie humaine en Algérie, où les victimes situées entre la trentaine et la soixantaine représentent 66 % des décès, sans compter le poids financier qu’à cette consommation sur les caisses de l’Etat.
Ceci étant, Malika Djoudad a fait valoir la nécessité de renforcer les systèmes d’évaluation des risques dûs à la malnutrition et les services de recherche et de suivi, afin de stopper ce problème de santé publique.